Correspondance Gabriel Frizeau - Lot 389

Lot 389
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Estimation :
1500 - 2000 EUR
Correspondance Gabriel Frizeau - Lot 389
Correspondance Gabriel Frizeau FRIZEAU (Gabriel) - JAMMES (Francis) Fort ensemble de correspondances (1221 lettres et cartes environ) de Gabriel FRIZEAU à Francis JAMMES et 4 lettres et 8 cartes postales de Francis JAMMES ou Mme JAMMES à Gabriel FRIZEAU ou Mr et Mme FRIZEAU. On joint un manuscrit (Diane, en date de 1927) de la main de Mme Francis JAMMES, signée par l'écrivain, et adressé personnellement à Gabriel FRIZEAU par Francis JAMMES. L'ouvrage fut publié en 1928 dans la collection Poétique de l'Ermitage. On joint également : 5 lettres et cartes de Charles LACOSTE à Francis JAMMES. L'amitié est éternelle ! Après le départ de Charles Lacoste qui n'était plus là pour arpenter le vieux quartier Saint-Michel, Francis Jammes, continua d'aller à Bordeaux et se rendait très régulièrement chez son deuxième grand ami, Gabriel Frizeau et sa famille (Lucie, sa femme, et ses deux enfants : Jean, qui était son filleul, et Anne-Madeleine) : « Lorsque je retournais à Bordeaux, je ne retrouvais plus mon ami Charles Lacoste. Paris me l'avait pris. Il semblait que la vieille maison où, dans le soir rauque, se profilait en noir l'enfant que je n'ai pas nommée, fût en deuil de l'absence de mon frère. Pourtant j'étais accueilli avec joie par mes amis Frizeau ». Jammes avait publié ses premiers grands recueils, Frizeau était devenu un viticulteur reconnu, un collectionneur avisé (Odilon Redon, Charles Lacoste, Eugène Carrière, André Lhote, Monticelli, Rouault, Gauguin), un amateur d'art (tant d'écrivains (Jacques Rivière, André Gide, Alexis Léger, Paul Claudel se rendirent dans ses appartements), un mécène, un honnête homme, un (animateur, en particulier, du groupement de soutien mutuel dit "Coopérative de prière"). Les deux compères étaient également de grands chrétiens. Ainsi, parmi les amitiés bordelaises de Jammes, Gabriel Frizeau, par sa stabilité dans sa ville, la place qu'il tenait dans la haute société, la solidité de son caractère, la fermeté de ses convictions religieuses, la largeur de sa culture, sa charité chrétienne, apparaît-il comme l'amitié la plus représentative, pour ainsi dire la personnification, de l'enracinement irréductible du poète pyrénéen dans la cité de son adolescence et de ses études ». Jammes parle ainsi de Frizeau : « Lui, Gabriel Frizeau, qui fut mon camarade de lycée, mais que je ne retrouvai que douze ou treize ans après l'avoir perdu de vue, appartient à cette forte souche de viticulteurs girondins, dont la plupart sommeillent, mais qui révèle en quelques échantillons isolés la puissance incomparable de sa sève. Devenus bourgeois, solidement nourris, carrés, posés, conservateurs par essence, ils possèdent, comme leurs vins, une solide étoffe. Ils sont de la race de Montesquieu et de Montaigne. Jurisconsultes, avocats au verbe sonore, ils défendent au nom de l'esprit des lois, âprement, leurs patrimoines avantageux ; philosophes épris de belles discussions et d'essais, si je peux dire, ils bâtissent à la fin leur cathédrale intérieure. Gabriel Frizeau est de tout cela. Il affirme que son nom, Frizeau, dérive du métier de meunier, et que celui de sa famille maternelle, Coutreau, signifie la charrue, dont on laboure la vigne. En lui se rencontrent les beaux éléments de la terre, le pain et le vin, qui servent à l'Eucharistie qui depuis vingt ans vivifie son âme Si l'intelligence tend à l'équilibre, je ne sais pas d'homme plus intelligent ; si l'art veut l'émotion, je n'en sais pas de plus sensible. Il écrit avec splendeur, clarté, certitude, de rares critiques pour ses amis. Qu'un tel cerveau, un tel esprit, nous eussent changés de tant de régents incapables. Pourquoi n'avons-nous pas pu décider Frizeau, qui n'avait point les soucis de la vie matérielle, à montrer ce qu'il est ? Pourquoi se borne-t-il à admirer les quelques belles toiles et les poètes qu'il possède, sans faire oeuvre personnelle alors qu'il y est singulièrement appelé ? Telle est la question que depuis longtemps en vain je me pose. Peut-être, auprès d'une femme aimante et d'enfants gracieux, a-t-il voulu se contenter du bonheur. » (Les Caprices du Poète). Entre 1897 et 1937, les deux amis ont par ailleurs échangé une correspondance qui, malgré son incomplétude, « montre Jammes dans la vie de tous les jours, préoccupé du quotidien de son oeuvre, soucieux de l'éducation de ses enfants ». C'est ainsi qu'on le voit charger son généreux ami de commissions diverses, comme soutenir la vente de l'un de ses livres chez le libraire Mollat (Rayons de miel, Ma fille Bernadette), acheter une étude sur Barrès, aider un ami tel le violoniste Krettly... (Correspondances. 1897-1938 - Gallimard, 1952). Une partie de ces correspondances que nous proposons a contribué à l'édition de cet ouvrage.
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