Gustave de GALARD (L'Isle-Bouzon, Gers, 1779 - Bordeaux, 184 - Lot 10

Lot 10
Aller au lot
Estimation :
3000 - 4000 EUR
Gustave de GALARD (L'Isle-Bouzon, Gers, 1779 - Bordeaux, 184 - Lot 10
Gustave de GALARD (L'Isle-Bouzon, Gers, 1779 - Bordeaux, 1841) et ses collaborateurs Rare ensemble de vues de propriétés viticoles du Médoc dans les années 1830. Lithographies de Légé à Bordeaux. Vingt pièces encadrées et sept pièces sur feuilles libres. Belle qualité d'impression. 26 x 38,5 cm. Les lithographies n'ayant jamais été encadrées, elles ont conservé leur fraîcheur. Les feuilles étant livrées par cahiers de quatre n'ont jamais été reliées dans un album unique, d'où de légères différences de formats. Portraitiste, paysagiste, caricaturiste, Gustave de Galard est une figure majeure de l'art bordelais dans les premières décennies du XIXe siècle. Dès 1817, il fut l'un des introducteurs à Bordeaux de la lithographie, dont il comprit les possibilités. Cette technique lui permit de devenir l'un des pionniers de l'édition régionaliste bordelaise, en dessinant et en imprimant de nombreuses vues ou scènes populaires dont il fit des albums. Il fut aussi, dès son Album bordelais publié dès 1823, le premier « imagier » des châteaux viticoles. Livrant une image du château Lafite, il faisait ce commentaire : « Nous avons pensé seulement qu'on verrait cette étude, qui a surtout le mérite d'être très fidèle, avec le même intérêt qu'inspire le portrait de quelqu'un de célèbre, qu'on ne connaissait que par sa renommée, et dont on aime à examiner la physionomie. » En 1834, Gustave de Galard commença la publication d'un projet d'envergure qui lui tenait à coeur : un Album vignicole contenant les Vues des châteaux et des propriétés produisant les vins des meilleurs crûs du Médoc et autres lieux du département de la Gironde. Les vues des domaines - dont tous ne portaient pas encore le titre flatteur de « château » - étaient proposées par livraisons successives, chacune contenant quatre planches et valant quatre francs. Le tout ne pourrait être qu'in fine relié en album, aux soins des acheteurs. Cette publication fragmentée, ainsi que le déclin physique, puis le décès de l'artiste, expliquent la rareté de l'ouvrage, ainsi que le caractère incomplet ou lacunaire du petit nombre d'exemplaires connus. De Galard ne pourra lui-même fournir que cinq des douze livraisons qui constituent l'ensemble. Ses disciples poursuivront l'entreprise, de sorte que les sept dernières livraisons portent les signatures de Pierre-Eugène Claveau, Pierre Gorse et Jules Philippe. Les premières vues lithographiées par Gustave de Galard révèlent un artiste encore au sommet de son art. Tant par leur composition que par la sûreté du dessin, des planches comme Château Lafite et Château de la Grange comptent parmi les plus belles images qui auront été consacrées au vignoble girondin. Une décennie auparavant, les quelques images de « châteaux » de l'Album bordelais se concentraient sur les seuls édifices, observés de près pour leur intérêt historique. Les gravures de l'Album vignicole les montreront désormais de plus loin, au coeur de vastes domaines. Ce sont là d'entiers paysages, spacieux et aérés, composés de vignes, mais aussi de jardins à l'anglaise, de pelouses, de grands arbres et de bosquets, de pièces d'eau où nagent des cygnes, de pièces d'eau ponctuées de vaches - à moins que n'y courent les chevaux des haras de Beychevelle. Emergeant d'une mer de vigne ou dominant les environs depuis quelque hauteur, les châteaux semblent encore régner sur leurs seigneuries du Médoc. Cette appréhension globale des domaines viticoles, non limités à une habitation de prestige ou à un outil de production, illustre déjà l'idée que « le vin est un grand paysagiste », un puissant constructeur de sites. Ces représentations exercèrent, sur la production graphique qui les a suivies, une influence qui alla jusqu'au pastiche. Les assiettes du « service des châteaux » de la manufacture Vieillard en dérivent directement, de même que les premières étiquettes de vin où figure l'image du château, dès les années 1850. L'étiquette du Château Lafite reprend ainsi, avec peu de variantes, la vue composée par Gustave de Galard.
Mes ordres d'achat
Informations sur la vente
Conditions de vente
Retourner au catalogue