Lot n° 96
Estimation :
20000 - 30000
EUR
Résultats sans frais
Résultat
: 55 000EUR
Jean DUPAS (1882-1964) - Lot 96
Jean DUPAS (1882-1964)
Dessin préparatoire pour La vigne et le vin
Dessin au fusain et estompe avec mise aux carreaux, signé et daté en bas à droite "1925". Monté sur un châssis.
105 x 285 cm.
(Accidents et manques).
20 000/30 000 €
A la gloire de Bordeaux
A l'occasion de la célèbre Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925, la ville de Bordeaux s'installe dans l'une des quatre tours réservées aux vins français construites par l'architecte Charles Plumet.
La décoration intérieure du Pavillon de Bordeaux est confiée à Pierre Ferret, architecte Bordelais, concepteur de l'Hôtel Frugès. Ce projet ambitieux se veut « d'une haute tenue d'ensemble et d'une grande noblesse » selon ses propres termes.
Quatre peintres Bordelais, Jean Dupas, François-Maurice Roganeau, Jean Despujols, tous les trois Prix de Rome et Marius de Buzon participent à la décoration du pavillon en réalisant d'immenses compositions allégoriques de 300 x 800 cm symbolisant les principales ressources économiques de Bordeaux et de l'Aquitaine.
Au centre du hall de la tour de Bordeaux, le sculpteur Parisien Alfred Janniot, proche de Jean Dupas, réalise une spectaculaire sculpture polychrome évoquant la vigne. Le thème de la Forêt landaise revient à François-Maurice Roganeau, les Colonies à Marius de Buzon, l'Agriculture à Jean Despujols et la Vigne et le vin à Jean Dupas.
En 1926, le conseil municipal de Bordeaux décide d'acquérir les quatre tableaux pour être présentés sur les murs de l'amphithéâtre de l'Athénée Municipal de Bordeaux jusqu'en 1973 puis après restaurations, ils seront exposés en permanence au Musée d'Aquitaine.
Cette composition ésotérique réalisée dans un camaïeu de gris rythmée par une suite de puissantes allégories revisite de manière personnelle les canons de la beauté féminine. Dans des postures singulières, les corps s'allongent et se déforment, les cous s'étirent sous l'influence des maniéristes italiens découverts lors de ses voyages à Rome au début du siècle. Tour à tour de gauche à droite, l'artiste évoque la joie, la force, l'esprit, l'appel, le vin, les hommes, l'invitation, les vendanges, la sorcière préparant le feu pour l'alambic, la divine liqueur et enfin l'alcool.
« Ingres, Cranach, Jean Goujon et tant d'autres ont modelé le corps féminin, si moelleux, si tendre, si docile à épouser le caprice de l'artiste. Infiniment longues et fragiles, les nymphes de Dupas font penser à des lys en gerbe, à des iris en nacre ; sinueuses, avec des grâces d'alcyon, des ploiements un peu contournés de leur corps où rient les fossettes, des reflets de coquillage dans leur pulpe à peine rosée, avec de jolis visages pointus chargés de boucles dont les vrilles s'enroulent, comme des copeaux ». George Barbier, Jean Dupas, La Renaissance de l'Art Français et des Industries de Luxe, Paris, septembre 1927.
Alexis Maréchal
Le dessin préparatoire que nous présentons dans cette vente est une oeuvre très aboutie, juste avant l'exécution de la toile, fidèle en tous points au tableau conservé au Musée d'Aquitaine.
Provenance : ce dessin décorait la Villa Herrera à Biarritz.
Cette construction rectangulaire de style Art déco construite vers 1925 porte le nom de son premier propriétaire, le Chilien Jorge Oscar Herrera, roi du guano et fabricant de cigares dans son pays.
Bibliographie :
- George Barbier : Jean Dupas, La Renaissance de l'Art Français et des Industries de Luxe, Paris, septembre 1927, le tableau la vigne et le vin reproduit pages 430 et 431.
- J. et B. Guerin : Des hommes et des activités autour d'un demi-siècle. Ed B.E.B, 1957.
- Collections particulières. Le goût d'un amateur Bordelais
Edition le Festin, 2009.
- Jacques Sargos : Bordeaux vu par les peintres,
L'Horizon chimérique, 2006.
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