TRAVAIL DE LA SECONDE MOITIÉ DU XIXe SIÈCLE - Lot 262

Lot 262
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Estimation :
6000 - 8000 EUR
TRAVAIL DE LA SECONDE MOITIÉ DU XIXe SIÈCLE - Lot 262
TRAVAIL DE LA SECONDE MOITIÉ DU XIXe SIÈCLE DANS LE GOÛT DES (FUTURES) PRODUCTIONS DE PERRET ET VIBERT - MAISON DES BAMBOUS « Chinoiseries - Scènes issues du roman Les Trois Royaumes ; écrit au XIVe siècle d'après un texte du IIIe siècle » Exceptionnel paravent historisant à 5 feuilles articulées et sur roulettes. Le bâti en bambou ; les parties basses et les frontons aux motifs géométriques également formés de pièces de bambou assemblées. Les parties latérales et les bandeaux supérieurs recevant des cartouches enchâssés figurant des motifs de palmettes. Caque feuille accueille un panneau au décor d'une scène réalisée dans une savante broderie de fils de laine de couleur, au point de croix, au point de chaînette et au point lancé, sur un fond en lin ou coton à l'évocation d'une vannerie ; des caractères chinois occidentalisés enrichissent deux des cinq panneaux, certaines coiffes reçoivent des cabochons décoratifs cousus. Le dos de chaque panneau tendu de soie. Chaque feuille : 192 x 69,5 cm. Dimensions totales du paravent : 192 x 348 cm. À noter l'état exceptionnel des panneaux décoratifs de ce paravent, hormis les dos tendus de soie qui présentent des déchirures et manques. Les chinoiseries sous le Second Empire et à la fin du XIXe siècle Les arts de l'Extrême-Orient ont de tous temps fasciné l'Occident - si bien qu'apparurent très rapidement, en parallèle de leur découverte, une interprétation européenne, fantaisiste, de ces objets exotiques fantasmés par les artistes et artisans occidentaux. Ces objets décoratifs, à l'esthétique inspirée d'un style dit « chinois » - en réalité marquée des motifs et symboles de l'Asie de l'Est, et plus particulièrement de la Chine et du Japon - seront appelés chinoiseries. Fortement appréciés aux XVIIe et XVIIIe siècles, ils connaitront un nouvel essor à la fin du XIXe siècle, sous le Second Empire. L'attrait pour les objets chinois remonte véritablement à l'Antiquité, et à la découverte des soieries, avant de se poursuivre sous l'égide de la création de routes commerciales entre Venise et la Chine au XIIIe siècle - lesquelles amplifièrent le goût des européens pour les objets asiatiques et donnèrent naissance aux premières réinterprétations et appropriations de leurs luxueux produits, à l'instar de la soie et de la porcelaine. Le goût pour l'Asie s'intensifiera aux siècles suivants, avec le développement des relations diplomatiques et culturelles entre les deux continents, qui ne fit que renforcer le collectionnisme d'objets d'Extrême-Orient et l'influence entre les arts. Cette Asie rêvée, caractérisée par des motifs exotiques, une imagerie riche, des formes et symboles asymétriques et étrangers à l'Occident, fut très vite adaptée, copiée, hybridée, par les artistes. Profondément liées aux XVIIe et XVIIIe siècles, et au mouvement rococo, les chinoiseries s'implantèrent alors partout en Europe - et ne disparurent jamais vraiment, malgré le contre-pied de la tendance néoclassique. Au Second Empire, une certaine mode orientale commença à renaître, et les chinoiseries trouvèrent de nouveau leur place dans l'esthétique exotique développée sous le style Napoléon III. Période majeure de développement des politiques extérieures et coloniales, entre autres vers l'Asie, le Second Empire fut une ère marquée par l'import massif d'objets issus de lointaines contrées et, sans surprise, par l'épanouissement dans les arts des styles pseudo-chinois. La fin du XIXe siècle fut un moment majeur dans l'histoire de l'art de collectionner et d'organiser des expositions d'objets asiatiques - mouvement guidé par l'Impératrice Eugénie elle-même. Le style Napoléon III s'en inspira en partie ; naquirent ainsi du mobilier de style bambou ou en bois exotique, sculpté à la manière de l'Extrême-Orient, ou encore des meubles précieusement laqués dans le goût chinois ; l'art textile ne dérogea pas à cette règle et à ces influences en s'intégrant dans de nombreuses décorations conçues dans le goût extrême-oriental.
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